L'empathie ou l'expérience de l'autre
- MAACALM
- 31 janv. 2019
- 2 min de lecture
Cultiver l'impermanence et parfois une certaine impertinence. Nombreux sont les philosophes et les sociologues qui estiment urgent de repenser la société sur des bases plus respectueuses de la communauté humaine. Peut-être, dans une période où nous serions en mal d'utopie, à un moment où la société prétend se construire sur un unique principe de réalité, dans un temps où chacun d'entre nous devrait s'en contenter, l'empathie serait-elle porteuse de l'espoir d'une société plus sensible et plus attentive ?
L'empathie propose de regarder et de construire autrement le monde grâce à cette capacité d'appréhender et comprendre les sentiments et les émotions d'un autre. Cette notion est relativement absente des discours et de l'enseignement du design alors même que c'est une dimension centrale du travail et la pensée de cette discipline. Et l'empathie possède une force investigatrice remarquable.Est-ce une compétence ? Une attitude ? Est-ce un mode pertinent de connaissance ? Comment concilier l'empathie et la création ? Doit-on s'oublier soi-même pour répondre aux besoins de l'autre ?
Quelle est alors la place de la création ?
Cet emboîtement de questions est porteur de débats passionnants au moment précisément où des pratiques se développent sur la façon dont il conviendrait de mettre l'individu et ses usages au centre de l'innovation.
Comment le designer appréhende-t-il les besoins de chacun et de tous jusqu'à répondre à des attentes universelles ?
Parler d'empathie, c'est aussi parler d'esthétique.
Quel que soit le parti pris, l'esthétique est ce par quoi s'engage la compréhension intime de l'autre, que celui-ci soit celui qui visite les expositions ou celui qui crée.
Extrait du texte de présentation de la Biennale Internationale Design - Saint-Etienne Mars 2013 /Elsa Françès – Directrice de la Biennale
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